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L’unique portrait de Billy the Kid

Le seul et unique cliché de Billy the Kid vendu pour 2,5 millions de dollars

Traduction: NAOMIE NASSIVET / Révision: MARIE GOMRÉE (2015)

(FERNANDO SÁNCHEZ PITA (2011) « Billy el Niño y su único retrato. La única fotografía de Billy el Niño se vende por 2,5 millones de dólares ». Archivamos 81)

Pasarelas_Archivamos81_SanchezPita1Penser au Far West nous transporte vers de longues routes traversant des contrées désertiques, des saloons et auberges imprégnés par l’odeur de whisky, des grands ranchs et leurs granges, du sable partout et des brutes avec le visage de Clint Eastwood, Lee Van Cleef ou John Wayne. Une vision tirée des livres et des films sur l’exploration et le développement des territoires à l’Ouest des Etats-Unis actuels. Elle est probablement peu représentative de ce qui fut une réalité au XIXe siècle, excepté en ce qui concerne certains événements de la vie des personnages.

La plupart de ces histoires relate les aventures des hors-la-loi, des gens de bien et des habitants des villes leur rapport à l’argent, à l’honneur et à la mort, faisant de cette dernière un dénominateur commun de presque toutes les œuvres du genre mais aussi de la réalité de cette époque. Entre la fin de la Guerre de Sécession en 1865 et 1900, sont estimés à un total de 20 000 les décès par arme à feu aux Etats-Unis, soit l’équivalent d’environ 470 morts par an donnée qui doit être reliée avec les indices de population de ces années-là, sensiblement inférieures à ceux d’aujourd’hui. La majorité de ces morts s’est produite lors d’embuscades de calèches, des affrontements entre des gangs rivaux et d’innombrables et violentes escroqueries. Malgré le mythe – qui existait déjà à cette époque – créé par les films et les livres, le duel en face-à-face était rarement la cause de la mort.

Entre mort, vengeance et trahison se trouve le personnage historique qui a inspiré le cinéma et la littérature pour créer ces brutes qui font peu de cas de porter sur leurs épaules le poids de la mort d’autres hommes : Henry McCarthy, plus connu sous le nom de Billy the Kid, responsable de 21 assassinats, dont notamment celui d’un shérif, pour lequel il a été poursuivi jusqu’à sa mort.  Bien que ses péripéties et écarts de conduite soient réalité (comme peut l’attester la documentation de l’époque), une partie des récits autour du jeune tueur est le fruit de légendes. Une invention de la presse de l’époque qui, juste après la mort de Billy the Kid, le transforma en héros de roman. Cette pratique est très caractéristique du temps et des lieux, à l’instar de ce qui s’est produit avec les bandoleros après la Guerre d’indépendance espagnole (1808-1814).

Pasarelas_Archivamos81_SanchezPita2Billy the Kid est revenu sur le devant de la scène en juillet [2010]. La vente aux enchères de l’unique portrait du hors-la-loi à Denver (Colorado) fit la une des journaux américains. La mise à prix ne dépassait pas 150 000 dollars et a fini par être vendu pour 2,3 millions de dollars.  Le portrait mis aux enchères est un ferrotype – une photographie imprimée directement sur une plaque de métal, en acier ou en fer principalement, noircie à la peinture, émaillée ou laquée, toujours utilisée comme support pour l’émulsion photosensible de collodion (une solution de nitrocellulose avec un mélange d’éther et d’alcool). Cette technique photographique était très habituelle chez les photographes qui travaillaient hors de leurs studios et laboratoires, comme dans des foires ou autres événements sociaux. Le ferrotype étant très résistant et ne nécessitant pas de séchage, les clichés pouvaient être reproduits en quelques minutes, ce qui en facilitait la vente.

Dans ce cas précis, le cliché de Billy the Kid semble avoir été réalisé devant un saloon de Fort Sumner (Nouveau Mexique), fin 1880 ou début 1881. Le hors-la-loi n’avait alors payé que 25 centimes pour poser aux côtés de sa carabine Winchester. Les 2,3 millions de dollars déboursés récemment pour acquérir le cliché témoignent de la grande valeur de ce dernier, notamment parce qu’il s’agit du seul et unique portrait conservé jusqu’à aujourd’hui de ce célèbre personnage.

Le cliché en question serait une copie du négatif : le revolver apparaît à la gauche de Billy the Kid et le fusil à sa droite alors qu’il est de notoriété publique que le hors-la-loi était droitier.

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Jusqu’à la vente aux enchères, la photographie appartenait aux descendants de Dan Dendrick, à qui Billy avait offert le portrait de son vivant.

En juillet dernier, le cliché est passé aux mains de l’acheteur de la vente aux enchères, William Ingraham Koch. Plus connu sous le nom de Bill Koch, célèbre homme d’affaire américain, il a remporté la Coupe de l’Amerique (America’s Cup) en 1992 et le magazine Forbes l’a reconnu comme détenteur d’une des plus grandes fortunes du monde.

Voici comment, après une vente aux enchères à la couverture médiatique exceptionnelle, un document – une photo dans le cas présent – a joui d’une importante notoriété et a permis la sauvegarde d’un témoignage des primes années des Etats-Unis. Ce portrait a ravivé dans les esprits l’imaginaire populaire de l’époque, comme le dit la directrice de la vente aux enchères, Melissa McCracken, en affirmant qu’ « il n’existe qu’une photo de Billy the Kid, et je pense que c’est pour cela que [Billy the Kid] captive l’imagination des gens ».

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