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Garants de l’intimité

Exposition de lettres de Salinger

Traduction: MARIE GOMRÉE / Révision: NAOMIE NASSIVET (2015)

(ALBERTO SAL AGÜERO (2011) « Guardianes de la intimidad. Se exponen varias cartas de Salinger ». Archivamos 81)

Pasarelas_Archivamos81_SalAguero1De l’époque actuelle, un grand penseur a dit que les idéaux avaient disparus et les intérêts s’étaient dispersés. Tout est susceptible d’être transformé en produit de consommation. Tout, jusqu’à l’intimité, à un tel point que la foule attribue une aura spéciale aux individus cherchant à la préserver des agressions extérieures. Dans le contexte de l’art, ce protectionnisme subjectif a rapidement atteint une nouvelle dimension quand de plus en plus d’artistes effacèrent toute trace de leur individualité de leurs œuvres. C’est probablement là le plus grand défi pour un artiste, celui de se détacher, de disparaître de son art afin que seul celui-ci perdure.

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Ce fut le cas de David Jerome Salinger (1919-2010) qui connu la gloire pour son roman captivant des générations entières depuis sa publication en 1951. L’attrape-cœurs ouvrit les portes du panthéon des grands classiques à Salinger, bien qu’à sa publication le livre fut vivement critiqué. Les détracteurs de Salinger considéraient son personnage, Holden Caulfield, comme un rebelle perspicace et grossier, un agitateur des foules… inspiré bien entendu des expériences et opinions personnelles de l’auteur.

Des pages de l’Attrape-cœurs, l’une des citations les plus célèbres est celle de Holden parlant de son rêve de construire une cabane où s’installer, « avec le fric que je me suis fait, pour vivre le restant de ma vie… loin de toute foutue conversation stupide ». Il fallut deux ans à l’auteur de ces lignes pour réaliser le rêve de son personnage et se retirer à Cornish (New Hampshire) en 1953 où il vivra isolé du monde jusqu’à la fin du mois de janvier 2010. Mises à part quelques interviews accordées au New Yorker et sa célèbre photographie tourmentée, ce furent cinquante ans de silence presque total qui s’achevèrent à la mort du romancier.

Pasarelas_Archivamos81_SalAguero3Les lecteurs de l’auteur new-yorkais découvriront dans cette exposition une facette de sa personnalité qu’il dissimulait depuis des décennies. Que la Pierpont Morgan Library détienne ces documents, aux côtés de manuscrits originaux de Bob Dylan et Charles Dickens, garantit le soin scrupuleux accordé à leur conservation et fait de cette institution le garant de l’intimité si farouchement gardée de Salinger. Il partageait l’obsession de la vie privée de William Faulkner. Sinon l’auteur, c’est son œuvre elle-même qui s’exprime dans ces lettres. Son cadavre exquis. Son testament.La nouvelle fit la une des journaux en juillet : la Pierpont Morgan Library de New York inaugurait une exposition de six lettres de la main de J.D. Salinger à l’illustrateur de la couverture de la première édition du roman, le défunt Michael E. Mitchell. Auparavant, quatre autres lettres avaient été divulguées au public. L’exposition de ces nouvelles lettres dévoile la face cachée de Salinger, sa vie routinière d’exilé volontaire, son aversion des courbettes du milieu universitaire et son étonnement face aux tumultes de l’Europe, ainsi que sa critique de Kafka, responsable selon lui d’avoir fait de Prague un « attrape-touristes ».

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